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Tout savoir sur les détecteurs de fumée à domicile

Un détecteur de fumées, également appelé DAAF (Détecteur Autonome Avertisseur de Fumées), comme son nom l’indique, permet de détecter des fumées d’incendie. Dans les incendies de locaux, des fumées sont très rapidement émises suite à la combustion. L’objectif du détecteur est de déceler la présence de ces fumées pour avertir les occupants du danger.

Quels dangers représentent les fumées d’incendie ?

Les fumées sont émises à partir d’une combustion incomplète des matériaux. Elles sont donc chargées en molécules diverses qui s’avèrent être très toxiques ! Chargées en monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, acides divers et autres, les fumées d’incendie sont très néfastes pour l’homme à très court terme si celui-ci les respire à forte concentration, pouvant conduire très rapidement au décès. D’ailleurs, la majorité des décès lors des incendies sont dus à cette intoxication par les fumées.

« Oui, mais si je suis à l’intérieur, je vais voir que ça brûle ! »

Là est tout le problème justement… Bien que déceler un départ de feu lorsque l’on est éveillé et présent dans son appartement reste une évidence, il en est tout autre lorsque nous dormons dans ces locaux. Les fumées d’incendie intoxiquent et asphyxient rapidement les occupants lorsqu’ils sont dans leur sommeil, conduisant à une finalité désastreuse pouvant détruire une famille complète. Nous savons également que la majorité des incendies se déclarent la journée (70%), mais le faible pourcentage de feux se produisant la nuit (30%) est responsable de la majorité des décès (70%). Il est à noter également que 25% des départs de feux ont une origine électrique (court-circuit, surchauffe d’un appareil, mauvais état, etc.).

« 2/3 des victimes succombent, asphyxiées, la nuit, dans leur sommeil. »

Que dit la loi ?

Judge hammer

C’est la Loi n°2010-238 du 9 mars 2010 visant à rendre obligatoire l’installation de détecteurs de fumée dans tous les lieux d’habitation, mise en application par le Décret n°2011-36 du 10 janvier 2011 relatif à l’installation de détecteurs de fumée dans tous les lieux d’habitation qui rend obligatoire l’installation d’un DAAF.

Leur but ? Vous réveiller la nuit ! La majorité des modèles dispose d’une alarme de 85 décibels minimum, permettant de l’entendre à plusieurs mètres et de réveiller efficacement et rapidement les occupants. 

L’arrêté du 5 février 2013 relatif à l’application des articles R. 129-12 à R. 129-15 du code de la construction et de l’habitation, complétant les 2 textes ci-dessus, précise les exigences demandées aux détecteurs de fumée ainsi que le modèle d’attestation à faire parvenir à votre assureur garantissant votre dommage incendie.

La loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové est venue apporter quelques changements par rapport à l’installation des détecteurs de fumées. Ainsi, cette dernière loi entrée en vigueur décrit clairement que l’installation du détecteur de fumée ne relève que du propriétaire du logement. Le propriétaire a également en charge de vérifier le bon fonctionnement du ou des détecteur(s) de fumée dans les logements qu’il loue lors de l’établissement de l’état des lieux. 

Cependant, l’occupant conserve une part de responsabilité : il doit veiller à l’entretien et au bon fonctionnement du ou des détecteur(s) et effectuer son renouvellement si nécessaire tant qu’il occupe le logement. Une attestation de l’occupant est à fournir à son assureur couvrant le risque incendie. 

Ce qu’il faut retenir des textes :

  • L’installation d’un DAAF incombe au propriétaire ;
  • Un DAAF minimum par logement depuis le 08 mars 2015 ;
  • L’installation d’un DAAF devra être notifié à votre assureur grâce à une attestation ;
  • Votre DAAF doit être normalisé et répondre à la norme européenne EN 14 604 et posséder le marquage CE

Combien en installer et où ?

Les textes ci-dessus, bien qu’obligeant un équipement dans chaque logement, restent totalement vagues sur la localisation précise et le nombre d’appareils à installer. Bien qu’un seul DAAF soit obligatoire peu importe la surface et la disposition de votre logement, nous vous recommandons cependant de suivre les recommandations suivantes pour déterminer le nombre et l’emplacement :

  • Un DAAF par étage, dans les circulations (couloirs, hall, …) ;
  • Un DAAF dans chaque local à sommeil (chambre) présentant un risque de départ de feu (fumeurs, matériel électrique branché fréquemment dans la pièce, …) ;
  • Un DAAF dans chaque pièce à risque de départ de feu (buanderie, salon, …) ;

Attention à ne pas placer de DAAF dans la cuisine ou la salle de bain à cause du risque de déclenchement intempestif lié aux fumées de cuisson ou à la vapeur d’eau.

Quels modèles choisir ?

Un DAAF, c’est un simple appareil fonctionnant majoritairement à piles, qui s’installe très facilement grâce à 2 vis vissés dans 2 chevilles au plafond. Inutile donc de choisir un installateur qui vous coûtera certainement cher en main d’œuvre. De nombreux modèles de DAAF sont à ce jour en vente sur le marché. Nous vous recommandons également de choisir un modèle NF, en complément de la marque EN 14 604 et du marquage CE, répondant ainsi à d’autres caractéristiques de qualité.

Il existe des DAAF à usage simple, d’autres comportant des options supplémentaires comme :

  • bouton « pause » : ces modèles disposent d’un bouton permettant de mettre en pause l’appareil quelques minutes seulement, notamment lorsque celui-ci est installé dans une zone à risque de déclenchement intempestif (idéal pour les installations à proximité de cuisines) ;
  • système de liaison : vous trouverez sur le marché des appareils permettant d’être reliés entre eux par une connexion filaire ou radio, pouvant être nécessaires dans les logements avec plusieurs niveaux et/ou une superficie étendue. Nous vous recommandons donc ce type d’appareils pour une installation comprenant un DAAF proche de la chambre et un ou plusieurs DAAF trop éloignés de la chambre qui risqueraient de ne pas être entendus.
  • piles lithium : des modèles disposent de piles lithium, disposant d’une plus grande durée de vie que des piles alcalines. Certaines peuvent être changées, d’autres sont parfois scellées au détecteur, prévues pour fonctionner le temps de la durée de vie du DAAF. 

Pour les sourds et malentendants, plusieurs fabricants proposent des modèles spécifiques, disposant d’alarmes visuelles et/ou de dispositifs de vibration. 

Vous avez également possibilité de disposer de systèmes couplés à l’alarme de votre logement. 

Nous vous invitons également à télécharger le guide : 
https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/sites/default/files/2019-06/DGALN_CITIZENbrochure_incendie_web-1.pdf